
Liger, hauts-fonds
Le nom de Loire, en latin Liger, dérive de plusieurs sources étymologiques, mais toutes sont liées à la notion de lieu humide.
Dans un bleu abyssal, le travail filmique et sonore ‘Liger, Hauts-fonds’ tourné entre 40 et 50 mètres d’altitude nous emmène à vol d’oiseau au dessus de la Loire, sur les lieux photographiés de la série « À nos terres troubles ».
Axé sur le glissement de l’eau et accompagné de sons enregistrés à l’hydrophone dans le fleuve même et sur ses rives, le film en deux parties (5min puis 3min), nous immerge dans les profondeurs d’une Loire fantasmée, celle du fleuve dans sa dernière étape : là où les eaux se mêlent, douces et salées, où le flux et le reflux de l’océan inversent le courant au rythme des marées.
Ces zones humides et marécageuses composées de roselières spécifiques de l’estuaire se métamorphosent en fonds marins peu profonds, comme un écho à l’héritage géologique et minéral de ces territoires. Il y a de cela 90 Ma (millions d’années), la Loire était submergée. Plus récemment, l’ancienne mer des Faluns, aujourd’hui disparue, recouvrait l’Ouest de la France il y a environ 16 à 3,5 Ma.
La forêt alluviale de saules et de frênes filmée ici en hiver se transforme en un paysage onirique d’algues sous-marines se mouvant au gré du courant dans une eau transparente, nous rappelant la permanence de l’évolution de nos paysages.
Un film de Cécile Genest avec la collaboration de Guillaume Dreujou, chef-opérateur, réalisé en 2024. Sound design : Tony Chauvin / Retroengineering

Liger, Hauts-fonds, extrait #1

Liger, hauts-fonds, Galerie Arrêt sur l'image, Bordeaux, 2024

Liger, Hauts-fonds, extrait #2
